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LE TRAUMATISME
Le trauma sous ses formes diverses parait être une conséquence inévitable de l'existence. Par exemple, tout au début de la vie humaine les premières séparations consistent en des expériences traumatisantes pour le petit d'Homme et celles-ci nous poussent à exprimer toutes nos capacités d'adaptation afin de faire face à une réalité sans cesse changeante.
Le traumatisme a une temporalité qui lui est propre. Il est un évènement qui fait évènement dans notre vie, c'est-à-dire qu'il y a un avant et un après. Il peut être ancien ou très récent, « petit » ou gros. Sa valeur traumatisante est subjective, propre à chacun, et dépend de nos propres ressources en termes de résilience, d’intégration et d’adaptation.
Nous pouvons citer des traumas tels que les accidents (physiques, de la route, des sentiers et en mer), des pertes (d'un proche, d'une grossesse, des biens matériels, des effractions dans notre espace de vie), des agressions (physiques, sexuelles, morales et verbales) et l'annonce (d'une séparation, d'une rupture amoureuse, d'une maladie ou d'un diagnostic médical).
Nous pouvons également citer les traumas anciens de l'enfance quand nous étions le plus vulnérable en termes de nos besoins de sécurité. Ces traumas prennent racine profondément dans notre psyché et influent sur nos pensées et nos comportements actuels car notre cerveau a été conditionné au danger, tout comme au moment où dans notre enfance nous avions perçu le danger de l'évènement.
Et puis, il y a des "petits" traumatismes qui se répètent dans le temps, qui commencent insidieusement et qui s'additionnent en raison des dires et des gestes de l'autre, tel le harcèlement ou une relation toxique et destructrice.
Ce sont les « petits » traumatismes tels des paroles désobligeantes et dévalorisantes, les gestes irrespectueux pour notre intégrité qui s'additionnent et qui par l'effet cumulatif, produisent un effet de gros traumatisme sur l'organisme et le psychisme. Cet effet d'accumulation de petits traumatismes produisant l'effet d'un gros traumatisme a fait l'objet d'études cliniques et médicales, il est scientifiquement reconnu.
Le traumatisme, quand il survient et quelque soit sa forme, est une expérience de vie qui dépasse nos capacités de résilience et d'adaptation, bien plus que n'importe quelle autre expérience de la vie. Nous sommes submergées par l'ensemble des informations issues de l'expérience (bruits, images, impact, sensation d’angoisse, sensations physiques, douleurs), il y a danger pour notre intégrité et/ou notre sécurité.
Devant l'ampleur des informations et leurs significations, quand nos moyens ou capacités restent insuffisants pour un traitement cognitif et émotionnel complet, nous nous trouvons dans un état de souffrance aigüe liée à l'expérience.
En conséquence, nous pouvons revivre l'expérience qui envahit notre qualité de vie au quotidien, ça ne cesse de nous faire retour. Il s'agit de notre traitement cognitif et émotionnel de l'expérience qui n'arrive pas à se faire dans les conditions normales de la vie, ce qui peut nous conduire vers un état d'épuisement moral et psychologique et/ou un état dépressif.
En termes cliniques, deux éléments nous signalent le survenu d’un traumatisme : le bruit qui nous a marqué et qui reste dans notre esprit et le retour incessant des informations de l’expérience (images, sensations physiques).
Les traces mnésiques, l'ensemble des informations sensorielles avec des émotions et des représentations rattachées, forment le fondement pour une thérapie du traumatisme à l'aide de méthodes qui soutiennent précisément ces processus d'intégration, de transformation et de guérison.
D'après l'approche psychanalytique lacanienne, le trauma est dit un bout de réel qui nous tombe dessus. Ce bout de réel est un hors-sens, il fait effraction dans notre monde et dans notre réalité psychique, il surgit de nulle part et le plus souvent il est hors signification, au delà des mots. C'est justement ce hors-mots qui cause tant de dommages, nous nous trouvons sous le poids d'une émotion forte et des éprouvés physiques difficiles.
Le traumatisme nous laisse sans mots et une formule nous permet d'apprécier l'état de choc induit : "pris comme un lapin devant les phares". C'est le bout de réel hors-sens qui nous regarde comme les phares d'un véhicule.
Quand les mots manquent, le corps prend inévitablement le relais et exprime les émotions symboliquement sous forme de douleurs, de sensations cardiaques et respiratoires. Le corps nous fait signe. Nous pouvons avoir la sensation que le corps va se défaire, que nous allons nous étouffer ou encore que le cœur va lâcher.
Nous pouvons également développer des angoisses et des craintes telles que les phobies réactionnelles devant certaines situations ou personnes qui nous paraissent dès lors impossibles ou insupportables, et malgré le peu de sens que nous pouvons mettre sur ces angoisses elles sont bien là, elles entravent notre quotidien.
Très important : En cas de fort traumatisme récent, une consultation médicale dans un service de psychotraumatologie est indispensable avant toute démarche de psychothérapie. Je vous joins les liens sur la page Liens Utiles, pour les services CHU Nord et Sud.
Les Méthodes Thérapeutiques Adaptées
Pour un traitement thérapeutique global du trauma, quelque soit son origine, les méthodes thérapeutiques proposées vous seront d'un grand secours. Elles commencent par l'écoute de vos expériences et de vos ressentis, formant le socle du travail thérapeutique à venir.
Le traitement neurobiologique du traumatisme par l'EMDR permet d'opérer le traitement mnésique des informations dans les réseaux neuronaux par les mêmes mécanismes à l'œuvre pendant le sommeil paradoxal. Il diminue significativement l'anxiété et l'angoisse rattachées au traumatisme et d'autres situations de vie difficiles à vivre pour qu'un meilleur traitement des représentations et de leurs affects puisse se faire naturellement.
La psychothérapie analytique nous permet d'arriver à une prise de conscience subjective du comment et du pourquoi de tels évènements peuvent s'inscrire dans notre parcours de vie. Cette thérapie nous permet de "broder sur les bords" du trou creusé par l'effraction psychique avec de nouvelles significations plus porteuses de sens pour vous.
Ensuite, les thérapies cognitives et comportementales nous permettent de définir et de construire de véritables ressources sur ces deux plans cognitif et comportemental. Il s'agit dépasser les croyances et les comportements peu optimaux ou fonctionnels liés à l'évènement du traumatisme vers l'appropriation de nouvelles ressources et habilités vous permettant de retrouver toute votre énergie et un épanouissement nouveau.
Un point sur le harcèlement
Dans le domaine privé ou public, quand une souffrance au travail due au harcèlement survient, elle fait l'effet d'un traumatisme sur le psychisme.
Le harcèlement au travail est un délit punissable par la loi. Son traitement thérapeutique se fait en concertation avec d'autres démarches auxquelles vous avez recours auprès de votre médecin traitant, d'un médecin du travail, des représentants du personnel, des délégués syndicaux et de l'inspecteur du travail. Ces professionnels vous renseigneront sur vos recours de saisie de la justice auprès du conseil de prud'hommes et de la justice pénale.
Cette situation nécessite un appui et une présence thérapeutique pour que votre parcours professionnel, votre santé et votre équilibre psychologique n'en subissent pas de conséquences durables :
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Le harcèlement sous toutes ses formes : moral, sexuel, psychologique ;
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Les relations conflictuelles entre collègues ou avec la hiérarchie ;
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Les phénomènes d'exclusion, de placardisation, de rétrogradation, de dévalorisation de vos compétences.
La souffrance au travail nécessite, elle aussi, une approche thérapeutique plurielle permettant d'aborder la problématique par des étapes successives de rétablissement de l'estime de soi et des ressources psychologiques de la manière la plus pertinente, à savoir:
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Un traitement thérapeutique du psychotraumatisme occasionné par une agression ou du harcèlement ;
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La reconnaissance de ses propres attentes, demandes et idéaux dans le contexte professionnel ;
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La mobilisation des ressources psychiques et cognitives, des facteurs de résilience personnelle ;
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La formulation et l'intégration de stratégies relationnelles nouvelles et de choix interactionnels.
Pour atteindre ces objectifs dans le cas du harcèlement dans le contexte professionnel, les méthodes thérapeutiques proposées seront optimales, vous permettant de retrouver votre équilibre et votre élan, tout en évitant un état d'épuisement et/ou de dépression réactionnelle.
Sur la page Liens Utiles, pour vous aider dans vos éventuelles démarches à faire, vous trouverez des liens pour un cabinet de médecins du travail, le CGSS et l'Inspecteur du travail.